Aux portes de Vesoul, entre ville et nature.

Les Fontaines

Histoire de nos fontaines.

Aujourd’hui, il suffit de tourner un robinet pour voir jaillir à volonté un liquide, inodore et incolore qu’on appel « l’or bleu «.

Les archives communales et départementales recèlent des documents de différentes époques, justifiants les préoccupations des différentes équipes municipales pour capter et distribuer à la population l’eau nécessaire aux habitants de notre charmant village, et assurer l’abreuvage des animaux. (En 1800 : 235 vaches et bœufs et 14 chevaux)

Lorsque l’on parle aujourd’hui de fontaine à Quincey, notre pensée nous transporte tout naturellement sur la place du village.En effet peu de générations se souviennent des deux autres fontaines appelées fontaine « du Haut et « du  Bas » qui contribuaient à «  faire vivre » notre commune et délivraient ce liquide si vital pour tous. La première n’existe plus, la seconde ne subsiste qu’à l’état de ruines.

 Il y a encore quelques décennies, la corvée d’eau ou encore le lavage du linge, animaient la place du village et les conversations ! Celle-ci, de nombreuses fois remaniée, est donc la seule qui subsiste de nos jours.

Elle nous rappelle une époque pas encore très lointaine où nous apercevions, quotidiennement, les vaches, partants s’abreuver avant la traite !…

 

 La Fontaine du Bas

 Certains lecteurs, mêmes pas très âgés, gardent en mémoire le souvenir de La fontaine du Bas située rue de la Corre, encore appelée à une plus lointaine époque fontaine de Montfraney.

 

  Un «  chemin tirant sous les vignes » permettait aux villageois, au XVIII eme siècle, de se rendrent à cette fontaine et rejoindre la commune voisine de Navenne.

Délaissant à mi parcours ce chemin, sur notre droite, un peu plus haut, entourée de vignes, on apercevait un petit refuge qui appartenait au Séminaire. Celui-ci, transformé au fils du temps par les différents propriétaires en logis, abri, cabane de berger, auberge de jeunesse, puis laissé un long moment en l’état d’abandon. Il ne reste de cette époque lointaine, qu’un puits construit en pierres et profond de 12 mètres, toujours alimenté en eau.

L’ancienne bâtisse, complètement transformée lors de gros travaux de reconstruction, dans les années 1975, abrita un restaurant durant quelques années, qui prit le nom de «  La Garenne ». De nos jours la bâtisse complètement transformée est remplacée par une coquète maison

Ce chemin a énormément changé et les nombreuses habitations qu’il dessert ont remplacé les champs et les vignes. C’est aujourd’hui, le Chemin de la Corre.

 En 1777 lorsque le promeneur empruntait ce chemin il apercevait «  les Fontaines de Monfraney » Au fils des siècles celles-ci disparaissent, remplacées par d’autres : la Fontaine du Bas.

C’est un plan établit par un architecte de l’époque, Monsieur Le Blond, lors d’un arpentement effectué pour le compte du Seigneur de Quincey (Messire Claude Antoine Eugène de Mesmay Seigneur de Montaigu, Quincey, Villers le Sec, Mailley et autres lieux) qui met en évidence déjà l’existence de fontaines à cette époque.

Celle-ci subira encore des travaux en 1804 (coût 4174,81 francs) et le nom de Monfraney disparaît ensuite au profit de «  Fontaine du Bas »

 De nos jours de leurs différentes démolitions et reconstructions successives, il ne subsiste qu’une partie des bassins. Des travaux de couverture virent le jour en 1880, puis la réfection des captages en 1912, puis de nouveau la toiture en 1914 notamment)

 Le temps qui passe et les différentes bâtisses et aménagement divers exécutés au cours de plusieurs décennies, ont creusé de grosses cicatrices. Les nombreuses sources et drains de ces secteurs ont été déviés et risque de mettre à mal la pérennité de son alimentation en eau. Le projet « courageux » de la municipalité actuelle est de rétablir à l’identique celle-ci.

 

 

Fontaine de la Place.

La première fontaine sera construite plus tard lors de la création de la place en partie sur l’emplacement des jardins du château du Seigneur de Quincey, de Mesmay.

Auparavant une petite rue de 2m 40 permettait l’accès aux maisons situées rue du Moulin de Champdamoy. Nous en reparlerons prochainement.

En 1840, très exactement le 27 août, la municipalité, par l’intermédiaire de son maire, monsieur Goichot, lance une adjudication afin d’engager des travaux de reconstruction de deux fontaines ainsi que la recherche de sources, notamment à « La Fontaine du Bas, et à La Fontaine du Haut ». La commune compte environs 488 habitants au recensement de 1841.

C’est un entrepreneur dénommé Claude Chanois qui est chargé d’exécuter les travaux.

Ces derniers, très complexes et très variés nécessitent de la part de l’entrepreneur : Démolition, remblais, récupérer les sources, confectionner le canal d’assainissement, le puisard, tailler et monter les pierres des bassins, les rigoles, les marches, les travaux de raccordement des tuyauteries en plomb, en cuivre, en bronze …

Le marché est clair, La pierre préconisée est celle de Chariez. Néanmoins, les pierres des carrières de Vaivre ou de Andelarrot peuvent êtres utilisés, à condition de réduire le coût de un franc si elles proviennent de Vaivre et de deux francs pour celles d’Andelarrot.

Le cahier des charges très strictes, précise que la pierre utilisée doit être extraite en « bonne saison  du mois de mars à septembre exclusivement. » Choisi parmi les meilleurs bancs de roche, exempte d’atteinte de gelée, débitée avec le «  meilleur appareil » de manière à pouvoir observer toutes les entailles ou veines la constituant. Certaines pierres utilisées pour le « pavé de bout « sera prise à la carrière des Essarts parmi des bancs biens échantillonnés. De la glaise onctueuse, liante et parfaitement pilonnée et compactée constituera l’étanchéité en aval des rigoles servant à recueillir les eaux.

      

La Fontaine du Haut.

 Si aujourd’hui peu d’anciens du village se souviennent de la « Fontaine du Haut » aucun ne peut garder le souvenir de la première fontaine du village qui se situait déjà en 1804 dans le bas de cette même rue et qui fera elle aussi l’objet de modifications multiples, jusqu’à sa démolition. On l’appelait déjà en 1804 Fontaine dites du Haut. (Montant des travaux 6260,24 francs)

Sur cette fontaine les travaux prévoient la démolition du récipient du château d’eau, ainsi qu’une grande partie de l’ouvrage et notamment des mûrs écroulés afin de les remettre en état jusqu’à leur base. Le remplacement du circuit hydraulique complète la réfection de cet ouvrage d’art. Deux robinets en cuivre jaune, rosaces et jets en cuivre rouge contribuent à l’aspect esthétique de l’ensemble. Une trappe de chêne de 3 mètres 80 su r0m 70 et 4 cm d’épaisseur, muni de ferrures, d’anneaux et de cadenas limite l’accès à la citerne.

Des économies à réaliser pour la commune.

Certaines pierres de tailles issues de la démolition en partie de la Fontaine du Bas, seront réutilisées sur cette fontaine :  les murs de recouvrement du récipient, le cadre de la porte, la plinthe ou bardeau sur trois faces, les dalles du paliers, les gargouilles et tout ce qui sera possible de faire avec les meilleurs pierres de démolition 

Quant à la «  borne-fontaine colonne » la pierre de recouvrement de l’entrée de la citerne, et les deux auges, en provenance de la Fontaine du Haut, l’ensemble sera transporté sur un communal situé vers le cimetière, ainsi que 178 mètres de tuyaux formant la conduite qui sera remplacé, ainsi que les regards et robinets.

Ces deux fontaines mises en service après travaux en août 1842, auront rendu de grands services aux habitants de la commune. Remaniées à de nombreuses reprises, il n’en subsiste qu’une à ce jour, synonyme de ruines «  Fontaine du Bas » qui renaîtra peut-être un jour de ses dernières pierres…

Le dossier technique de l’époque montre vraiment les soucis du détail, la recherche de la perfection, ou du moins du travail très bien fait, lors de la construction de ce type d’ouvrage. L’évocation de ces quelques passages de notre histoire n’a pas vocation de décrire dans les moindres détails la liste complète des matériaux employés et encore moins de détailler la confection des ouvrages.

 

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